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Gaspard Eugène deStockalper de la Tour

1.8.1750 à Glis (auj. comm. Brigue-Glis), 31.12.1826 à Brigue, cath., de Brigue. Fils de Kaspar Jodok, député à la Diète valaisanne et colonel des troupes au-dessus de la Morge (Haut-Valais), et de Maria Josefa de Sepibus. Arrière-arrière-petit-fils de Gaspard (->). 1773 Marie Françoise du Fay de Lavallaz, fille de Stanislas. Collège de Brigue, études à l'université jésuite de Dillingen (Bavière, 1767-1769), formation juridique à Turin (1770-1771). Dans le dizain de Brigue, S. fut major de Ganter (1766), juge de dizain (1773), châtelain de la juridiction indépendante de Wald (1775), grand châtelain de Brigue (1774 et 1790) et banneret (1795). Dans la république des dizains, il fut gouverneur de Saint-Maurice (1786-1788) et colonel des troupes au-dessus de la Morge (1795). La révolution lui fit perdre ses fonctions, mais en 1798, il siégea à la Chambre administrative du Valais. En qualité de président du Conseil de guerre du Haut-Valais, il défendit le Simplon contre les troupes révolutionnaires en 1799. Après sa mise à l'écart, il revint encore en 1799 encore à Brigue, où dès 1800, il accéda à la présidence de la Municipalité, signe de sa rapide réhabilitation. A partir de 1802, comme député du dizain de Brigue à la Diète valaisanne (président de 1805 à 1810), président de la Constituante et membre du Conseil d'Etat de la République du Valais, il s'attela à la reconstruction de son pays dévasté par les pillages. En 1810, il exerça pour la première fois la charge de grand bailli.

Quoique défenseur fidèle du catholicisme et adversaire résolu de l'annexion à la France, il fut appelé par Napoléon à participer en 1810 à l'ambassade envoyée à Paris pour négocier l'incorporation du Valais à l'Empire. Il ne réussit pas à se faire nommer représentant du nouveau département au Corps législatif comme il en nourrissait l'ambition, mais obtint un mandat de conseiller de justice à la cour impériale à Lyon. Revenu en Valais en 1813, il accéda à la présidence du Conseil général du département du Simplon. En 1814, après l'invasion autrichienne, il prit la tête du gouvernement provisoire et fut jusqu'en 1818 député du Valais à la Diète fédérale. Le 4 août 1815, S., qui pourtant avait toujours défendu l'idée d'un Valais indépendant, signa l'acte de rattachement du nouveau canton du Valais à la Confédération suisse. Il fut à nouveau grand bailli du Valais de 1819 à 1821 et de 1823 à 1825.

S. dut sa position et son influence politique à une attitude de compromis envers les mouvements révolutionnaires et à sa capacité à composer avec les différents dirigeants. Représentant typique du patriciat de l'Ancien Régime, il réussit ainsi à préserver son statut social et une partie de la fortune de sa famille malgré le tournant révolutionnaire. Il fut chevalier d'Empire, baron de l'Empire français et chevalier de la Légion d'honneur.

Sources et bibliographie

  • H. Rossi, Kaspar Eugen Stockalper vom Thurm, 1750-1826, 1942
  • P.L. Andereggen, «Walliser in den Eidgenössischen Behörden 1815-1965», in BWG, 14, 1965/1966, 167-194, surtout 171
  • A. Donnet, «Personnages du Valais fichés par l'administration française du département du Simplon (1811)», in Vallesia, 41, 1986, 195-308, surtout 233-234
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Notices d'autorité
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En bref
Variante(s)
Gaspard Eugène Stockalper
Appartenance familiale
Dates biographiques ≈︎ 1.8.1750 ✝︎ 31.12.1826

Suggestion de citation

Marie-Claude Schöpfer Pfaffen: "Stockalper de la Tour, Gaspard Eugène de", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 29.05.2012, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/005560/2012-05-29/, consulté le 28.03.2024.