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LouisRuchonnet

Portrait de Louis Ruchonnet réalisé vers 1865 par l'atelier photographique lausannois de Samuel Heer Tschudi (Musée historique de Lausanne).
Portrait de Louis Ruchonnet réalisé vers 1865 par l'atelier photographique lausannois de Samuel Heer Tschudi (Musée historique de Lausanne).

28.4.1834 à Lausanne, 14.9.1893 à Berne, prot., de Saint-Saphorin (Lavaux). Fils de François-Louis, maître d'armes, et de Susanne Boomer, Anglaise. 1) 1861 Gabrielle Ernestine Wilhelmine Rogivue, dite Mina, fille d'Auguste Rogivue, 2) 1874 Elise Borgognon, fille de Jean-Louis, juge cantonal. Licence en droit à Lausanne (1856), brevet d'avocat (1858). R. ouvrit son étude à Lausanne en 1859. Il fonda en 1864 l'Union vaudoise de crédit selon des principes coopératifs, puis, en 1867, une Caisse populaire pour les ouvriers. Elu député au Grand Conseil vaudois (1863), conseiller communal (législatif) à Lausanne (1866-1868, 1878-1881), R., avec Victor Ruffy, reconstruisit l'unité du parti radical, défaite en 1862, s'imposa comme son chef incontesté et fonda son organe, La Revue. Au Conseil d'Etat (Instruction publique et cultes 1868-1871, 1873-1874, Militaire 1872-1873), il réorganisa l'instruction supérieure et posa les fondements de la future université de Lausanne.

Elu au Conseil national en 1866, il devint le leader des fédéralistes romands et, avec les conservateurs catholiques, mena la campagne contre le projet de constitution de 1872. Sa victoire contre ce texte consolida sa stature d'homme politique d'envergure nationale. Après sa démission du gouvernement vaudois en 1874, il reprit ses activités d'avocat et continua à inspirer la politique vaudoise au Grand Conseil (1874-1881). Sollicité pour le Conseil fédéral en 1875, il refusa son élection. Son accession au gouvernement fédéral parut cependant nécessaire pour parachever la réconciliation entre radicaux romands et alémaniques après les combats constitutionnels de 1872 et 1874 et les luttes ferroviaires (R. fut un fervent défenseur du Simplon). En 1881, R. finit par accepter une nouvelle élection. Ses débuts au Conseil fédéral, où il dirigea dès 1882 le Département de justice et police après un bref passage par celui du commerce et de l'agriculture, furent marqués par son opposition à l'ultramontanisme. Les attaques des conservateurs contre plusieurs projets de loi et la défaite subie par les radicaux à propos du "bailli scolaire" incitèrent R. à revoir sa politique. Il s'engagea dès lors dans la résolution de la crise du Kulturkampf. Il œuvra ensuite au règlement du conflit tessinois en 1890. Bien que fédéraliste, il perçut la nécessité d'une unification des droits civil et pénal en Suisse, dont il posa les premières pierres. Son chef-d'œuvre juridique reste toutefois la loi sur la poursuite pour dettes et la faillite, adoptée en votation populaire en 1889. Il fut président de la Confédération en 1883 (à la tête du Département politique pendant cette année) et 1890. Proche des milieux pacifistes (il participa à plusieurs congrès de la paix), R. chercha également à améliorer le sort des ouvriers (assurances sociales). Docteur honoris causa de l'université de Berne (1886). Franc-maçon. Bellettrien (1850), puis Helvétien (1850).

Sources et bibliographie

  • Altermatt, Conseil fédéral, 232-237
  • O. Meuwly, Louis Ruchonnet, 1834-1893, 2006
Liens
Notices d'autorité
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Suggestion de citation

Olivier Meuwly: "Ruchonnet, Louis", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 25.05.2012. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/004362/2012-05-25/, consulté le 29.03.2024.