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Agno

Commune du canton du Tessin, district de Lugano, comprenant également les villages de Cassina, Mondonico et Serocca. Agno est le centre le plus important du Malcantone, siège de l'ancienne pieve (grande paroisse) et chef-lieu de l'ancienne pieve civile. 818 Anium, ancien nom allemand Eng. 158 feux en 1591, 575 habitants en 1801, 911 en 1850, 723 en 1900, 909 en 1950, 3655 en 2000, 3981 en 2010, 4376 en 2020.

Agno: carte de situation 2022 (Géodonnées: Office fédéral de la statistique, Swisstopo, OpenStreetMap) © 2022 DHS.
Agno: carte de situation 2022 (Géodonnées: Office fédéral de la statistique, Swisstopo, OpenStreetMap) © 2022 DHS.

Commune

En position favorable tant sous l'angle des communications routières (Varèse-Ponte Tresa-Monte Ceneri) que lacustres (à l'extrémité nord d'un bras du lac de Lugano), Agno fut peut-être le centre d'un pagus, dont l'importance est attestée par les vestiges archéologiques conservés au Museo plebano. L'ancienne importance commerciale est confirmée par les fréquentes concessions de privilèges pour la tenue de foires et marchés; la foire de Saint-Provin, le deuxième lundi de mars, est leur continuatrice. Au Moyen Age, les propriétés de l'archevêque de Milan comprenaient un vivier qui passa ensuite à l'évêque de Côme, puis à des particuliers de l'endroit, pour être supprimé en 1843 par les autorités cantonales. L'église collégiale Saint-Jean-Baptiste, où sont conservées les reliques de saint Provin, co-patron, deuxième évêque de Côme, fut bâtie sur les restes d'un édifice roman antérieur. Au pied de l'église se développa le plus ancien noyau habité, qui s’étendit par la suite d'un côté vers la colline, de l'autre vers la plaine et le long des axes routiers. Les travaux de correction de la rivière Vedeggio, commencés en 1906, et l'assainissement de la plaine d'Agno, dès le début du XIXe siècle, agrandirent considérablement la surface productive de la commune, créant dans un premier temps une vaste zone agricole. Le développement rapide d'activités industrielles et commerciales ainsi que de services liés au tourisme après la Deuxième Guerre mondiale s'est reflété dans la croissance de la population à partir de 1960. L'aéroport d'Agno accueillit dès 1980 de plus en plus de vols de ligne, liés tant au tourisme tessinois qu'au développement de la place financière de Lugano (16'270 vols et plus de 300'000 passagers en 1990), avant de rencontrer des difficultés croissantes. 

Pieve

La constitution de la pieve est en relation avec la diffusion du christianisme durant le Bas-Empire sur l'axe Milan-Côme-Riva San Vitale; la consécration de la collégiale à saint Jean-Baptiste atteste son caractère d'église baptismale. Deux documents, l'un de 735, l'autre de 818 (diplôme de l'empereur Louis le Pieux), confirment l'existence d'un centre paroissial. Peut-être de fondation ambrosienne, la paroisse d'Agno passa probablement en 1002-1004 aux mains de l'évêque de Côme. Un document de 1192 mentionne le chapitre paroissial et le premier prévôt connu est Guglielmo da Marchirolo (1288). Le «parchemin de Sessa» (1352) est la source la plus ancienne concernant l'extension de la paroisse, de Bironico à Marchirolo. Dans les actes de la visite de l'évêque de Côme Giovanni Antonio Volpe (1571) figure une description détaillée des terres, des paroisses et vice-paroisses qui formaient la pieve; sur le territoire helvétique: Agno, Aranno, Arosio, Astano, Bedigliora, Bironico, Bioggio, Bosco Luganese, Breno, Cademario, Camignolo, Caslano, Castelrotto, Curio, Isone, Magliaso, Medeglia, Mezzovico, Miglieglia, Mugena, Muzzano, Neggio, Novaggio, Ponte Tresa, Pura, Rivera, Robasacco, Sant'Abbondio (Gentilino et Montagnola), Santa Maria (Iseo et Cimo), Sessa, Sigirino, San Pietro di Gravesano, Torricella, Vernate, Vezio et Vira; sur le territoire aujourd'hui italien: Arbizzo, Ardena, Cadegliano, Cremenaga, Cugliate, Fabiasco, Lavena, Marchirolo, Marzio, Viconago; à l'exception de Cremenaga, toutes ces paroisses se détachèrent d'Agno déjà en 1633. La pieve civile, comprise d'abord dans le territoire de Côme puis dans le duché de Milan, fit partie dès le début du XVe siècle de la communitas Vallis Lugani et élisait ses propres représentants au sein du Conseil général du bailliage. En 1803, avec l'acte de Médiation, la pieve perdit tout caractère politique.

Sources et bibliographie

  • Comune parrocchiale di Agno, Agno, Archivio capitolare. 
  • Maspoli, Enrico: La pieve di Agno. Memorie storiche, 1917 (réimpression 2003).
  • ​​​​​Chiesi, Giuseppe: «Agno», in: Helvetia Sacra, II/1, 1984, pp. 38-50.
Complété par la rédaction
Liens
Notices d'autorité
GND
En bref
Première(s) mention(s)
818: Anium
Endonyme(s)/Exonyme(s)
Eng (ancien nom allemand)

Suggestion de citation

Bernardino Croci Maspoli: "Agno", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 28.11.2022, traduit de l’italien. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/002130/2022-11-28/, consulté le 28.03.2024.