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Arosa

Commune GR, cercle du Schanfigg, district de la Plessur, comprenant Calfreisen, Castiel, Langwies, Lüen, Molinis, Peist et Sankt Peter-Pagig depuis 2013. A. est une station climatique et sportive au fond de la haute vallée du Schanfigg, au pied du Weisshorn, exposée à l'est et au sud. Les quartiers d'Innerarosa, Dorf-Obersee, Dorf-Untersee, Maran-Prätschli s'étagent entre 1690 et 1950 m. Vers 1330 Araus, 1383 Orossen, 1428 Arosa. Env. 125 hab. entre 1550 et 1750, 56 en 1850, 1071 en 1900, 3466 en 1930, 1980 en 1941, 2771 en 2000. La population connaît de fortes variations saisonnières (entre 4600 en janvier et 2500 en mai).

En 1222, le couvent de Churwalden possédait à Merans (Maran) une ferme habitée par une population romane. Au début du XIVe s. arrivèrent des familles de Walser; les fermes, au nombre sans doute de six à sept, furent rattachées par les barons de Vaz à la communauté (Hofverband) de Davos. Les Walser étaient des paysans libres; vers 1330, ils devaient aux Vaz des redevances en fromage, laine, beurre et moutons. Les droits seigneuriaux passèrent des barons de Vaz aux comtes de Toggenbourg en 1337, aux Montfort après 1436, puis aux Matsch; ils furent aux mains des Habsbourg de 1470 à 1649. A cette date, la haute juridiction de Davos, y compris la communauté (Nachbarschaft) d'A., se racheta. Après une première tentative avortée en 1542, A. se sépara de Davos et devint une commune en 1851. En 1911, le domaine de Maran avec son alpe et sa forêt passa de Peist à A. Au spirituel, A. appartenait primitivement à la paroisse d'Obervaz. En 1384, les gens d'A. bâtirent avec ceux de Sapün et de Fondei l'église de Langwies, filiale de Saint-Pierre et, en 1492, avec ceux de Maran et de Prätsch, la chapelle dite Bergkirchli à Innerarosa (sainte Barbara et saint Josse). A. se sépara de la paroisse de Langwies en 1520 et passa à la Réforme en 1528. De 1907 à 1909, on construisit le temple protestant, l'église catholique (auj. auberge de jeunesse) et l'église anglaise (démolie en 1985) à Dorf-Obersee. Les catholiques édifièrent en 1935-1936 l'église Notre-Dame.

De 1400 à 1560, de petites quantités de minerai de fer, extraites à l'Erzhorn, à Tschirpen et au Rothorn, furent fondues à Isel. Jusque vers la fin du XIXe s., l'élevage et l'économie alpestre dominèrent. Davos et A. ayant racheté en 1438 le cens qu'ils versaient aux héritiers du comte de Toggenbourg, l'utilisation des alpages fut réglée par une répartition en droits de pâture que chaque membre de la communauté pouvait acquérir librement. A partir de 1443, les gens d'A. vendirent à plusieurs reprises des terres et des droits de pâture à des étrangers. C'est ainsi qu'avant 1596, la Furggaalp fut cédée à Maienfeld, le Welschtobel à Alvaneu, Altein et la Sattelalp à la ville de Coire, la Schönbodenalp en partie à Coire et à Maienfeld. Après d'interminables conflits, A. racheta en 1781 une partie de la Schönbodenalp (l'actuelle Aroser Alp) à Coire.

Dès 1880, A. commença à se transformer en station climatique et sportive. L'afflux croissant d'estivants à partir de 1875 encouragea l'ouverture des premières pensions en 1877-1878. Les premiers hôtels furent construits par des autochtones de 1880 à 1883, l'office du tourisme (Kurverein) fut fondé en 1884. La construction du premier sanatorium par le Dr Otto Herwig en 1888 et l'accueil de patients dans des maisons du village contribuèrent à faire d'A. une station occupée toute l'année. Les premiers skieurs arrivèrent à la fin du XIXe s. La route Langwies-A. fut édifiée en 1888-1890, l'usine électrique d'A. en 1897, la ligne privée Coire-A. en 1912-1914 (rattachée aux Chemins de fer rhétiques en 1942). Le sanatorium des Grisons (Bündner Heilstätte) suivit en 1916 (transformé en hôtel en 1960). En 1921, on fonda l'observatoire climatologique qui devint, sous la direction du professeur Paul Götz, l'une des stations mondiales de contrôle de l'ozone. La construction prit son essor et on transforma de nombreux sanatoriums en hôtels de 1927 à 1931. Depuis 1911, A. organise des courses de chevaux sur neige. Les premiers remonte-pentes furent ouverts en 1938, les premiers téléphériques en 1945 et 1956. En 1939, l'EPF de Zurich éleva un observatoire astronomique sur le Tschuggen. En 1959, les premiers immeubles à studios sortirent de terre et A. connut le début d'un nouveau boom immobilier avec la construction d'appartements de vacances. Pour maîtriser le trafic à l'intérieur de la station, on a interdit en 1973 de circuler la nuit et introduit en 1988 des bus gratuits. En 2000, 60% des vacanciers venaient de Suisse, 27% d'Allemagne, 5% du Benelux et 3% de Grande-Bretagne. La capacité d'accueil était de 750 lits en 1900, 3500 en 1930, 11 000 en 2000. Le nombre de nuitées s'élevait à 97 400 en 1905, 536 000 en 1930 et 975 000 en 2000.

Sources et bibliographie

  • R. Just, Die Gemeinde Arosa, 1908
  • M. Bundi, Zur Besiedlungs- und Wirtschaftsgeschichte Graubündens im Mittelalter, 1982
  • Arosa ... in Kürze, 1986
  • H. Danuser, Arosa wie es damals war, 6 vol., 1997-2002
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Suggestion de citation

Hans Danuser: "Arosa", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 01.12.2016, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/001587/2016-12-01/, consulté le 29.03.2024.