de fr it

Brienz (BE)

Comm. BE, distr. d'Interlaken, à l'extrémité amont du lac de B., comprenant le village de B. (1146 Briens) sur la rive droite, Kienholz au nord de l'embouchure de l'Aar, ainsi que les hameaux d'Engi et de Schwendi sur la rive gauche du lac. Au nord, le territoire communal s'étend jusqu'au Rothorn de B., par Rotschalp, Planalp et Giebelegg. Au sud, il comprend le Brienzerberg, les cascades du Giessbach, et va jusqu'au Schwarzhorn, en passant par Tschingelfeld, Hinterburg et Axalp. La paroisse de B. comprend aussi Oberried am Brienzersee, Schwanden bei B., Hofstetten bei B. et Brienzwiler. 799 hab. en 1764, 1789 en 1850, 2757 en 1880, 2580 en 1900, 2474 en 1920, 2861 en 1950, 2849 en 1990, 2956 en 2000.

L'église et la cure. Aquatinte aquarellée de Samuel Weibel, 1822 (Bibliothèque nationale suisse, Collection Gugelmann).
L'église et la cure. Aquatinte aquarellée de Samuel Weibel, 1822 (Bibliothèque nationale suisse, Collection Gugelmann).

Trouvailles isolées du Néolithique au village de B., vestiges du Bronze à Axalp-Kühmad. Aux XIIe et XIIIe s., B. appartenait aux barons de B. et de Rarogne. En 1231, B. devint centre et cour de haute justice du bailliage impérial de B., acquis par lesdits barons. Les représentants de Berne et des Waldstätten se retrouvèrent à Kienholz, au pied du Brünig, en 1353. Les habitants de B., soutenus par les gens d'Unterwald, se soulevèrent contre le dernier seigneur de Ringgenberg en 1380-1381, et celui-ci entra dans la combourgeoisie de Berne en 1386. Ses filles remirent, en 1411 et en 1439, la seigneurie de B. au couvent d'Interlaken, qui la vendit à Berne en 1445. La ville attribua B. au nouveau bailliage d'Interlaken en 1528. L'église saints Pierre-et-Paul, surplombant le lac au lieudit Burgstollen, fut probablement fondée par les seigneurs de B., qui remirent la collation à l'abbaye d'Engelberg avant 1213; la première construction en pierre date de 1150 environ et le chœur de 1519 (transformations en 1679-1680). A la Réforme, la collation revint à Berne. La première mention de la communauté date de 1334.

"Le Giessbach et la chorale familiale sur l'Alpe". Eau-forte coloriée de Geissler, vers 1822 (Bibliothèque nationale suisse).
"Le Giessbach et la chorale familiale sur l'Alpe". Eau-forte coloriée de Geissler, vers 1822 (Bibliothèque nationale suisse). […]

La pratique de l'élevage et de l'économie alpestre est attestée de bonne heure. Les fermes villageoises disposaient d'alpages d'abord privés, puis communautaires (Hinterburg, mentionné en 1275, Planalp en 1306). Ringgenberg participait déjà à l'exploitation de l'alpage de Tschingelfeld en 1374. Dès 1550, essor de la fabrication du fromage à pâte dure, destiné à l'exportation; le sbrinz se vendait bien, notamment au XVIIIe s. La pêche et la navigation constituaient des activités d'appoint. Jusqu'au déplacement du relais à B.-Tracht, au XVIIe s., Kienholz fut un centre de transbordement des marchandises sur la route nord-sud. Le maître du relais était à la fois propriétaire des auberges et capitaine du bateau régulier du lac de B. La naissance du tourisme et le développement de la sculpture sur bois contribuèrent à lutter contre la pauvreté engendrée notamment par le déclin des fromageries d'alpage dès 1800. Les chutes du Giessbach servirent de pôle d'attraction, tout comme, après des débuts difficiles au XIXe s., le chemin de fer du Rothorn, le plus élevé d'Europe (1892). Le village de B. resta un lieu de passage plus que de séjour, même après la mise en service de transports publics pour Lucerne: diligence en 1861, chemin de fer du Brünig en 1888. Durant la famine des années 1816-1817, le tourneur Christian Fischer lança une entreprise de sculpture sur bois qui, en 1868, occupait plus de 1000 ouvriers à domicile. Pour assurer la qualité artistique des objets, une école de dessin fut ouverte en 1862, qui deviendra école cantonale de sculpture sur bois en 1884. La sculpture d'articles-souvenirs et le tourisme, soumis à la même conjoncture, sont aujourd'hui en recul. Au XIXe s., la correction des eaux de l'Aar et l'assèchement de la vallée du Hasli (1878) permirent d'étendre la surface cultivable. A partir de 1890 environ, la commune de B., épaulée par le canton et la Confédération, érigea des protections contre les avalanches, endigua les ruisseaux et assura le reboisement, afin de mettre un terme aux ravages causés par les torrents dans les zones de pâturage déboisées. Actuellement, les cinq corporations gérant les alpages de Planalp, Rotschalp, Axalp, Tschingelfeld et Hinterburg font estiver des génisses, des chèvres et des moutons; la fromagerie d'alpage reprend. Une école destinée à former des paysans de montagne, ouverte en 1919, a fermé ses portes en 1952. Le bâtiment, l'hôtellerie et les entreprises de transports constituent aujourd'hui les principales sources d'emploi. Outre l'école secondaire, ouverte en 1869, B. abrite l'école cantonale de lutherie, créée en 1944.

Sources et bibliographie

  • F. Michel, Die wirtschaftlichen und rechtlichen Verhältnisse der drei Brienzer Alpgenossenschaften Axalp, Hinterburg und Tschingelfeld, 1961
  • E. Buri, Alt Tracht Brienz, 1977
  • H. Vogt, «Die Brienzer Wildbäche», in Jahrbuch vom Thuner- und Brienzersee, 1978, 58-66
  • Beiträge zur Kulturgeschichte von Brienz, 3 vol., 1980-1983
  • P. Flück, Kantonale Schnitzlerschule Brienz 1884-1984, 1984
  • H. Hösli, Geigenbau in Brienz, 1988
  • R. Perren, Brienzer Kurz-Chronik, [1996]
  • E. Schild, Chronik der Burgergemeinde Brienz, 1996
Liens
Notices d'autorité
GND
Indexation thématique
Entités politiques / Commune

Suggestion de citation

Anne-Marie Dubler: "Brienz (BE)", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 25.01.2006, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/000328/2006-01-25/, consulté le 29.03.2024.